Comment travailler son mental, en dehors du vol proprement dit ?
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arnaudbosc
Gib
Yann
7 participants
aeryan :: Mental :: Le travail du mental
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Comment travailler son mental, en dehors du vol proprement dit ?
Très bonne question d'Arnaud sur le mental : comment le travailler quand on ne vole pas ?
Est-ce que l'escalade est un bon entrainement par exemple ?
Personellement, je ne travaille pas mon mental en dehors du parapente. J'ai par contre constaté une amélioration de mon endurance dans d'autres domaines, depuis que j'ai commencé à faire de longs vols...
Mais j'ai déjà entendu parler de Tennis ou de Golf (Drouindrouin, Max)
Certains trouvent des vertus au Poker pour les nerfs (je ne balancerai pas qui...) j'ai envie de dire : qu'est-ce qu'ils n'inventeraient pas pour se justifier ! ;-)
Est-ce que l'escalade est un bon entrainement par exemple ?
Personellement, je ne travaille pas mon mental en dehors du parapente. J'ai par contre constaté une amélioration de mon endurance dans d'autres domaines, depuis que j'ai commencé à faire de longs vols...
Mais j'ai déjà entendu parler de Tennis ou de Golf (Drouindrouin, Max)
Certains trouvent des vertus au Poker pour les nerfs (je ne balancerai pas qui...) j'ai envie de dire : qu'est-ce qu'ils n'inventeraient pas pour se justifier ! ;-)
Re: Comment travailler son mental, en dehors du vol proprement dit ?
Fais de la plongée Spéléo..ou de la simple visite de cavités craignos.. si tu survis (voir l'impressionnante liste de spéléonautes morts dans des conditions atroces) ...alors tu resteras Zen au déco du Brévent avec un proto à 12 d"All, par 50 à l'heure de vent de nord ..
Gib- Messages : 3
Date d'inscription : 20/03/2008
Re: Comment travailler son mental, en dehors du vol proprement dit ?
ouais ouais ouais... j'vois bien le truc... beh justement, en plus, j'ai un petit pb de base avec les environnements clots... et à 2 pas de chez moi, il parait qu'y a des trous bien pourave...
j'reviens à la charge, est-ce une utopie de vouloir travailler son mental autre part que sous une bache ? QQun a-t-il une opinion syouplait
j'reviens à la charge, est-ce une utopie de vouloir travailler son mental autre part que sous une bache ? QQun a-t-il une opinion syouplait
arnaudbosc- Messages : 12
Date d'inscription : 18/03/2008
Re: Comment travailler son mental, en dehors du vol proprement dit ?
Salut
Je pense pas que ce soit une utopie mais il te faut trouver, je pense, un cadre à peu près semblable. En cela la remarque de Gibus ne me semble pas dénuée d'intérêt même si elle ne te correspond pas. Il propose un milieu stressant (sous terre) et un environnement à risque (trous pourris) ou les deux mélangés avec la plongée spéléo (discipline ultra exigeante à tout point de vue). Si t'es clostro évidemment aucun intérêt à mon avis (à moins que tu veuilles voler en Ultima-4 , c'est un joke pour Gibus ).
Il faudrait que tu trouves un milieu/environnement à peu près aussi stressant (ni plus ni moins), que ce que génère le milieu aérien sur toi. Et te mettre dans les mêmes situations que ce que tu veux améliorer en parapente (soit la compet (gèrer la course), soit la gestion du risque, ou autre...).
L'exemple du Tennis/Golf est surement très bon pour la concentration (pour la gestion/acceptation du risque par contre ???). L'escalade en se mettant un peu au taquet (en risquant le petit vol) doit permettre par contre une préparation au niveau risque et concentration. Bref il doit y avoir des cheminements mentaux à peu près identiques.
Au final je ne pense pas que ce genre de préparation permettrait une entraînement réellement efficace (je suis pas un spécialiste hein c'est que mon avis), par contre elle pourrait certainement mettre le doigt sur des points clés du mental. A partir de quand je perd la concentration ? A quel moment J'ai peur ? Comment j'arrive à surmonter ma peur ? ... Et ainsi il doit être possible de trouver des réponses applicables au vol.
(perso j'analyse pas mal ma concentration sur les jeux vidéos (PC)), simulateur (ski challenge est pas mal avec le fantôme qui met la pression pour les connaisseurs )... C'est moins physique que la méthode spéléo en plus
Je pense pas que ce soit une utopie mais il te faut trouver, je pense, un cadre à peu près semblable. En cela la remarque de Gibus ne me semble pas dénuée d'intérêt même si elle ne te correspond pas. Il propose un milieu stressant (sous terre) et un environnement à risque (trous pourris) ou les deux mélangés avec la plongée spéléo (discipline ultra exigeante à tout point de vue). Si t'es clostro évidemment aucun intérêt à mon avis (à moins que tu veuilles voler en Ultima-4 , c'est un joke pour Gibus ).
Il faudrait que tu trouves un milieu/environnement à peu près aussi stressant (ni plus ni moins), que ce que génère le milieu aérien sur toi. Et te mettre dans les mêmes situations que ce que tu veux améliorer en parapente (soit la compet (gèrer la course), soit la gestion du risque, ou autre...).
L'exemple du Tennis/Golf est surement très bon pour la concentration (pour la gestion/acceptation du risque par contre ???). L'escalade en se mettant un peu au taquet (en risquant le petit vol) doit permettre par contre une préparation au niveau risque et concentration. Bref il doit y avoir des cheminements mentaux à peu près identiques.
Au final je ne pense pas que ce genre de préparation permettrait une entraînement réellement efficace (je suis pas un spécialiste hein c'est que mon avis), par contre elle pourrait certainement mettre le doigt sur des points clés du mental. A partir de quand je perd la concentration ? A quel moment J'ai peur ? Comment j'arrive à surmonter ma peur ? ... Et ainsi il doit être possible de trouver des réponses applicables au vol.
(perso j'analyse pas mal ma concentration sur les jeux vidéos (PC)), simulateur (ski challenge est pas mal avec le fantôme qui met la pression pour les connaisseurs )... C'est moins physique que la méthode spéléo en plus
pene-r- Messages : 16
Date d'inscription : 11/03/2008
Localisation : Py
la trouille
cool ce forum yann, au moins quand il neige et que ça vole pas !!!
le gestion du mental est un aspect passionnant du vol en compet', néanmoins je pense qu'il n'a rien à voir avec la gestion de la peur (ou si peu). en ce qui me concerne j'ai souvent peur en l'air , mais c'est une alerte que je ne cherche pas à gommer, c'est ce qui me tient en vie quelque part et c'est sur cette peure que je compte pour durer dans l'activiter. dans une optique de course, celà peu être handicapant en terme de choix d'option ,d'attaque, de concentration, de porosité aux autres pilotes, mais c'est le prix à payer. pour ma part je ne travaille sur la trouille qu'à travers le volume de vol et la recherche de maitrise du geste et de l'analyse qui permet de réduire les marges....sans voler au dessus de mon niveau autant que possible
mais la gestion du mental ne se résume pas à celle de la peur et du stress (comme la gestion d'une course a peu à voir avec celle du bareau et des coucougnettes), personnellement, mais problème de mental concernent les points suivants :
- lire la course tactiquement sans être pôreux et influencé par les autres.
- savoir suivre (phase de peloton) tous en restant lucide et critique :
choisir le moment de l'échapée pour marquer le break avec un groupe et recoller celui de devant (ce qui est difficile) ou pour le finish
savoir laisser partir un groupe au také vers un coup de baise probable
- être déterminé, et savoir que c'est à tel endroit que je trouverai le meilleur thermique, et que je ne m'arraterais pas avant (et pas après).
- accepter l'échec momentanné sans monter dans les tours, et en restant lucide
- ne pas penser à l'issu de la course avant d'être posé
- me blinder aux intox lors du breiffing
mais le plus important (et là merci juju garcia) :
connaitre et respecter son schéma fort
c'est à dire connaitre son profil psycho (attaquant, suiveur, mixte, roi de l'option perso lente qui boucle ou autre...) et tacher de le dévelloper et d'adapter sa tactique à ce dernier et sans chercher à se violer :
personnellement je ne sais pas faire la course devant et il me faudrait 10 ans de travail avant d'y arriver, alors qu'en dévellopant mes capacité de vol en ambuscade, je peux arriver au même résultat en quelques années
enfin voilà des pistes de recherche parmis tant d'autres
à ce titre, je pense que le golf, le tennis ou le poker(mais pas sur internet !) sont plus utiles que l'escalade...
parole de petite couille
le gestion du mental est un aspect passionnant du vol en compet', néanmoins je pense qu'il n'a rien à voir avec la gestion de la peur (ou si peu). en ce qui me concerne j'ai souvent peur en l'air , mais c'est une alerte que je ne cherche pas à gommer, c'est ce qui me tient en vie quelque part et c'est sur cette peure que je compte pour durer dans l'activiter. dans une optique de course, celà peu être handicapant en terme de choix d'option ,d'attaque, de concentration, de porosité aux autres pilotes, mais c'est le prix à payer. pour ma part je ne travaille sur la trouille qu'à travers le volume de vol et la recherche de maitrise du geste et de l'analyse qui permet de réduire les marges....sans voler au dessus de mon niveau autant que possible
mais la gestion du mental ne se résume pas à celle de la peur et du stress (comme la gestion d'une course a peu à voir avec celle du bareau et des coucougnettes), personnellement, mais problème de mental concernent les points suivants :
- lire la course tactiquement sans être pôreux et influencé par les autres.
- savoir suivre (phase de peloton) tous en restant lucide et critique :
choisir le moment de l'échapée pour marquer le break avec un groupe et recoller celui de devant (ce qui est difficile) ou pour le finish
savoir laisser partir un groupe au také vers un coup de baise probable
- être déterminé, et savoir que c'est à tel endroit que je trouverai le meilleur thermique, et que je ne m'arraterais pas avant (et pas après).
- accepter l'échec momentanné sans monter dans les tours, et en restant lucide
- ne pas penser à l'issu de la course avant d'être posé
- me blinder aux intox lors du breiffing
mais le plus important (et là merci juju garcia) :
connaitre et respecter son schéma fort
c'est à dire connaitre son profil psycho (attaquant, suiveur, mixte, roi de l'option perso lente qui boucle ou autre...) et tacher de le dévelloper et d'adapter sa tactique à ce dernier et sans chercher à se violer :
personnellement je ne sais pas faire la course devant et il me faudrait 10 ans de travail avant d'y arriver, alors qu'en dévellopant mes capacité de vol en ambuscade, je peux arriver au même résultat en quelques années
enfin voilà des pistes de recherche parmis tant d'autres
à ce titre, je pense que le golf, le tennis ou le poker(mais pas sur internet !) sont plus utiles que l'escalade...
parole de petite couille
damdam- Messages : 4
Date d'inscription : 25/03/2008
Re: Comment travailler son mental, en dehors du vol proprement dit ?
je reprend ce fil qui me tiend à coeur.
Je te rejoins damdam, c'est pas de la trouille dont je parle dans mental. J'aurais peut etre du commencer par border ce que j'appelle mental. Désolé Gibus, ma réponse ne se voulait pas seche, je voulais juste dire que c'est pas ma trouille que je cherche à bosser mais bien mon potentiel "mental", c'est à dire ma capacité à rester lucide, attentif, patient et precis dans les décisions...
bref Clair dans la tête et ça longtemps, moi au boud de 3h, j'ai le cerveau façon sorbet à la terasse du troquet l'Aterro de Lumbin une fin d'apm du 14 juillet...
La trouille, pour moi c'est un fusible également. Je vole sous du matos "peinard"et je fuis les conditions "border line"... Ma trouille fait partie de mon vol mais je fais tout pour qu'elle ne me pollue pas inutilement. Et si elle est trop forte, c'est que je suis plus au niveau de l'histoire et qu'il est temps de poser boire des canons...
En fait ce que je cherche, c'est bosser mon endurance mental pour reussir à garder une lucidité la plus fraiche longtemps. Le coup des jeux videos est peut etre une solution aussi...
Le coup de l'escalade, c'est quand tu es taquet, tu as ton champ de vision qui se ferme et que tu finis par perdre ton sang froid etc etc...
J'ai remarqué un autre truc qui n'a rien à voir. Je developpe moi meme mes photos, l'envirronement est particulier et le timing du tirage stressant... et bien je me rend compte qu'au bout de 2h de chambre noir, en general je finis par faire de conneries...
Bref... apres y aussi la sofrologie... mais la c'est encore autre chose qui peut aider aussi...
ps : Gibus, parcourir ton forum est un regal, bravo pour l'etat d'esprit "livre ouvert" et bravo pour ta démarche Ultima...
Je te rejoins damdam, c'est pas de la trouille dont je parle dans mental. J'aurais peut etre du commencer par border ce que j'appelle mental. Désolé Gibus, ma réponse ne se voulait pas seche, je voulais juste dire que c'est pas ma trouille que je cherche à bosser mais bien mon potentiel "mental", c'est à dire ma capacité à rester lucide, attentif, patient et precis dans les décisions...
bref Clair dans la tête et ça longtemps, moi au boud de 3h, j'ai le cerveau façon sorbet à la terasse du troquet l'Aterro de Lumbin une fin d'apm du 14 juillet...
La trouille, pour moi c'est un fusible également. Je vole sous du matos "peinard"et je fuis les conditions "border line"... Ma trouille fait partie de mon vol mais je fais tout pour qu'elle ne me pollue pas inutilement. Et si elle est trop forte, c'est que je suis plus au niveau de l'histoire et qu'il est temps de poser boire des canons...
En fait ce que je cherche, c'est bosser mon endurance mental pour reussir à garder une lucidité la plus fraiche longtemps. Le coup des jeux videos est peut etre une solution aussi...
Le coup de l'escalade, c'est quand tu es taquet, tu as ton champ de vision qui se ferme et que tu finis par perdre ton sang froid etc etc...
J'ai remarqué un autre truc qui n'a rien à voir. Je developpe moi meme mes photos, l'envirronement est particulier et le timing du tirage stressant... et bien je me rend compte qu'au bout de 2h de chambre noir, en general je finis par faire de conneries...
Bref... apres y aussi la sofrologie... mais la c'est encore autre chose qui peut aider aussi...
ps : Gibus, parcourir ton forum est un regal, bravo pour l'etat d'esprit "livre ouvert" et bravo pour ta démarche Ultima...
arnaudbosc- Messages : 12
Date d'inscription : 18/03/2008
Travail du mental
Hello à tous,
Le travail du mental est à mon avis (partagé par bcp de pilotes, également sous d'autres engins volants) primordial. La peur, l'angoisse, l'hésitation dans les prises de décision peuvent fusiller un vol ou une compétition.
Comme dit plus haut, la peur est un garde-fou qu'il est sain de vivre en situations limites et lors de prises de risque. Toute la question est de savoir où est la limite et chacun vole avec la sienne. Le problème est de ne pas confondre les peurs irrationnelles (quand la situation ne le requiert pas) et les peurs qui sont de vrais signaux d'alarme. Pour cela, le travail sur la concentration, la lucidité et le vécu de l'instant présent est primordial. En l'air, il permet de faire le tri des infos et ne pas se laisser envahir par des émotions "polluantes". Quand on arrive déjà à distinguer le rationnel de l'irrationnel, on a déjà fait un énorme pas.
Un exemple typique : voir un autre pilote faire un gros vrac angoisse bcp de gens qui imaginent ensuite que ça va leur arriver aussi et que c'est le signe de conditions trop fortes ou qui se dégradent, ou que les voiles de compétitions sont dangereuses, etc., etc. L'attitude à adopter dans ce cas de figure est plutôt d'essayer de comprendre ce qui s'est passé. Le pilote n'a peut-être pas le niveau sous sa voile, ou alors il était accéléré à donf', ou il a mal géré un cisaillement, ou il s'est délibérément mis dans une position foireuse, etc., etc. Cela ne signifie pas que l'événement va se reproduire et qu'on va forcément y passer ensuite, mais ça remue des peurs et des angoisses profondes. Il faut relativiser. Inversément, si 5, 10 ou 15 pilotes se mettent tous à fermer violemment, il y a peut-être là le signe que la situation dégénère et le problème devient rationnel.
Le plus important, c'est son propre ressenti et ce qui se passe sous sa voile. Certains pilotes ont des limites plus élevées que d'autres, naturelles ou pas. D'autres auront besoin de travailler là-dessus pour évoluer et se sentir plus à l'aise en vol. L'expérience et les heures de vol aident bcp, mais un travail sur soi aide énormément et à souvent d'excellents résultats.
Evidemment, le mental en l'air ne s'arrête pas à la peur. Plein d'autres trucs se travaillent, notamment la lecture de la course, des conditions, les choix tactiques, la prise de décision, la gestion des mauvaises options...
Ce qui me parait le plus important en l'air au niveau du mental, c'est d'être concentré sur l'instant présent, dégagé de toute pensée ou émotion "polluante" et de conserver son calme en toute circonstance. Ca permet de se concentrer à 100% sur le vol et la course. Ca évite de perdre de la disponibilité mentale en se montant des plans et en échaffaudant des scénarii sur le prochain thermique ou des phases de la course trop éloignées et insondables. Le but est de tirer le meilleur parti de l'instant présent. Ca se travaille très bien, notamment avec la sophrologie. J'ai personnellement entamé il y a quelques mois un travail sophrologique orienté sport dans le but d'être "dans la course" en compétition et évacuer toutes les interrogations, peurs ou angoisses qui n'ont rien à voir avec la situation présente.
Quelques séances m'ont rapidement permis de changer mon attitude en vol. Je me sens beaucoup plus à l'aise sous ma voile, moins stressé en compète, beaucoup plus calme quand ça bouge ou que je prend une option foireuses. De fait, je suis plus concentré sur la tactique de vol et les options à prendre. Perso, avec la sophrologie j'ai trouvé une technique qui me convient parfaitement. Je connais d'autres pilotes niveau PWC qui ont exploré d'autres pistes avec des résultats très positifs (notamment l'hypnose ou le yoga... non, non, ne riez pas). Bref, à chacun d'explorer sa voie s'il le ressent. Moi je me suis tâté pendant 2 ans avant d'entreprendre cette démarche et je ne le regrette pas aujourd'hui.
En Suisse, la ligue de parapente encourage vivement le travail mental et contribue financièrement aux frais des pilotes qui entreprennent la démarche. Un stage sur la problématique a été organisé cet hiver sur un week-end sous l'impulsion d'Anja Kroll et de Martin Scheel et il a rencontré beaucoup d'intérêt. Pour ceux qui ont lu l'excellent ouvrage de Dennis Pagen "Secrets of pilots", le mental serait la clé pour 90% de la réussite en compétition selon certains des meilleurs deltiste du circuit.
Le travail du mental est à mon avis (partagé par bcp de pilotes, également sous d'autres engins volants) primordial. La peur, l'angoisse, l'hésitation dans les prises de décision peuvent fusiller un vol ou une compétition.
Comme dit plus haut, la peur est un garde-fou qu'il est sain de vivre en situations limites et lors de prises de risque. Toute la question est de savoir où est la limite et chacun vole avec la sienne. Le problème est de ne pas confondre les peurs irrationnelles (quand la situation ne le requiert pas) et les peurs qui sont de vrais signaux d'alarme. Pour cela, le travail sur la concentration, la lucidité et le vécu de l'instant présent est primordial. En l'air, il permet de faire le tri des infos et ne pas se laisser envahir par des émotions "polluantes". Quand on arrive déjà à distinguer le rationnel de l'irrationnel, on a déjà fait un énorme pas.
Un exemple typique : voir un autre pilote faire un gros vrac angoisse bcp de gens qui imaginent ensuite que ça va leur arriver aussi et que c'est le signe de conditions trop fortes ou qui se dégradent, ou que les voiles de compétitions sont dangereuses, etc., etc. L'attitude à adopter dans ce cas de figure est plutôt d'essayer de comprendre ce qui s'est passé. Le pilote n'a peut-être pas le niveau sous sa voile, ou alors il était accéléré à donf', ou il a mal géré un cisaillement, ou il s'est délibérément mis dans une position foireuse, etc., etc. Cela ne signifie pas que l'événement va se reproduire et qu'on va forcément y passer ensuite, mais ça remue des peurs et des angoisses profondes. Il faut relativiser. Inversément, si 5, 10 ou 15 pilotes se mettent tous à fermer violemment, il y a peut-être là le signe que la situation dégénère et le problème devient rationnel.
Le plus important, c'est son propre ressenti et ce qui se passe sous sa voile. Certains pilotes ont des limites plus élevées que d'autres, naturelles ou pas. D'autres auront besoin de travailler là-dessus pour évoluer et se sentir plus à l'aise en vol. L'expérience et les heures de vol aident bcp, mais un travail sur soi aide énormément et à souvent d'excellents résultats.
Evidemment, le mental en l'air ne s'arrête pas à la peur. Plein d'autres trucs se travaillent, notamment la lecture de la course, des conditions, les choix tactiques, la prise de décision, la gestion des mauvaises options...
Ce qui me parait le plus important en l'air au niveau du mental, c'est d'être concentré sur l'instant présent, dégagé de toute pensée ou émotion "polluante" et de conserver son calme en toute circonstance. Ca permet de se concentrer à 100% sur le vol et la course. Ca évite de perdre de la disponibilité mentale en se montant des plans et en échaffaudant des scénarii sur le prochain thermique ou des phases de la course trop éloignées et insondables. Le but est de tirer le meilleur parti de l'instant présent. Ca se travaille très bien, notamment avec la sophrologie. J'ai personnellement entamé il y a quelques mois un travail sophrologique orienté sport dans le but d'être "dans la course" en compétition et évacuer toutes les interrogations, peurs ou angoisses qui n'ont rien à voir avec la situation présente.
Quelques séances m'ont rapidement permis de changer mon attitude en vol. Je me sens beaucoup plus à l'aise sous ma voile, moins stressé en compète, beaucoup plus calme quand ça bouge ou que je prend une option foireuses. De fait, je suis plus concentré sur la tactique de vol et les options à prendre. Perso, avec la sophrologie j'ai trouvé une technique qui me convient parfaitement. Je connais d'autres pilotes niveau PWC qui ont exploré d'autres pistes avec des résultats très positifs (notamment l'hypnose ou le yoga... non, non, ne riez pas). Bref, à chacun d'explorer sa voie s'il le ressent. Moi je me suis tâté pendant 2 ans avant d'entreprendre cette démarche et je ne le regrette pas aujourd'hui.
En Suisse, la ligue de parapente encourage vivement le travail mental et contribue financièrement aux frais des pilotes qui entreprennent la démarche. Un stage sur la problématique a été organisé cet hiver sur un week-end sous l'impulsion d'Anja Kroll et de Martin Scheel et il a rencontré beaucoup d'intérêt. Pour ceux qui ont lu l'excellent ouvrage de Dennis Pagen "Secrets of pilots", le mental serait la clé pour 90% de la réussite en compétition selon certains des meilleurs deltiste du circuit.
Christian- Messages : 1
Date d'inscription : 19/03/2008
Travailler son mental
merci pour ses infos tres pros !!! felicitations pour le niveau de vos reponses, je sent comme de la professionnalisation dans la pratique compete que je peux lire ici.
La reponse de Christian me conforte et je vois que les Suisses bossent aussi dans cette direction.
Je rebondis juste sur l'histoire du Yoga, je me souviens d'avoir vu un reportage sur les surfer de gros et leur entrainement. C'est interessant de voir comment un sport marginal comme le surf extrem se structure autour d'une dizaine de type et de voir le serieux de ces garcons dans leur preparation... apres, ils jouent leur peau à chaque session...
Bref, un des 2 francais reconnus pour surfer Jaws (vague outshore enorme d'Hawai) s'entraine avec un courant de Yoga hyper sportif. C'est tres loin de l'entrainement physique classique des Hamilton & Co qui trainent des troncs d'arbre sur la plage... Et pourtant, ce francais se mettait dans un etat pendant ses seances de Yoga, il doit perdre 3 litres de flottes par seance... Je savais pas que ca pouvait etre autant physique.. !!! Et lui, expliquait qu'il bossait en une seance le physique, la respiration (vital quand tu te rates à Jaws...) et le MENTAL... Ca démarche est atypique pour cette activité et pourtant, c'est un des rares au monde à pouvoir surfer cette vague de malade...
Et du coup, je rejoins la demarche de Julien sur les schémas et justifie mes interrogations par cette analogie avec ce surfer : etre attentif à ce qui ce fait ailleurs, dans d'autre discipline hyper exigeante et peut-etre plus mature que notre pratique pour en tirer des voies d'entrainement nouvelles et efficaces... on appelle ca du benchmark dans l'industrie...
Non ??? Je theorise trop peut etre... Allez, apres tout c'est bien sous une voile qu'on apprend le plus...
La reponse de Christian me conforte et je vois que les Suisses bossent aussi dans cette direction.
Je rebondis juste sur l'histoire du Yoga, je me souviens d'avoir vu un reportage sur les surfer de gros et leur entrainement. C'est interessant de voir comment un sport marginal comme le surf extrem se structure autour d'une dizaine de type et de voir le serieux de ces garcons dans leur preparation... apres, ils jouent leur peau à chaque session...
Bref, un des 2 francais reconnus pour surfer Jaws (vague outshore enorme d'Hawai) s'entraine avec un courant de Yoga hyper sportif. C'est tres loin de l'entrainement physique classique des Hamilton & Co qui trainent des troncs d'arbre sur la plage... Et pourtant, ce francais se mettait dans un etat pendant ses seances de Yoga, il doit perdre 3 litres de flottes par seance... Je savais pas que ca pouvait etre autant physique.. !!! Et lui, expliquait qu'il bossait en une seance le physique, la respiration (vital quand tu te rates à Jaws...) et le MENTAL... Ca démarche est atypique pour cette activité et pourtant, c'est un des rares au monde à pouvoir surfer cette vague de malade...
Et du coup, je rejoins la demarche de Julien sur les schémas et justifie mes interrogations par cette analogie avec ce surfer : etre attentif à ce qui ce fait ailleurs, dans d'autre discipline hyper exigeante et peut-etre plus mature que notre pratique pour en tirer des voies d'entrainement nouvelles et efficaces... on appelle ca du benchmark dans l'industrie...
Non ??? Je theorise trop peut etre... Allez, apres tout c'est bien sous une voile qu'on apprend le plus...
arnaudbosc- Messages : 12
Date d'inscription : 18/03/2008
La moto!! Bonne immersion du mental.
Pour le coup, faute de voler, je commence à m'emm.... au taf et je sens mon mental tomber en ruine.
Et Hop, je viens de racheter une moto et tout revient. Gestion de la trajectoire, rester concentré, donc savoir "ouvrir" (pousser pour le parapentiste) en évaluant le gain par rapport au but et à l'acceptation du risque. S'appliquer sur la technique (pousser le guidon dans la courbe, chassser les fesses, sortir le genoux, rentrer les coudes dans les lignes droites etc...
C'est très senblable dans le schéma:
Je dois partir à l'heure
=>si je suis en retard, je dois partir avec une tactique: Prendre la voie rapide mais encombrée donc dangereuse, je ratrappe vite mais il faut lutter pour prendre de l'avance, avantage, je suis au milieu d'un flot assez porteur très balisé.
prendre les petites routes techniques, moins de monde, trajet plus court, cette option comporte un risque: une personne peut me bloquer suffisement pour me faire perdre l'avantage de cette option (idem pour nous, se retrouver sur un p'tit téton à faire des 8 sur 40m de large avec une voile pas forcément en phase...). Personne qui "balise" le trajet en amont.
Garder le retard en optant pour un trajet évitant tous les pièges.
je suis à l'heure
=>essayer de prendre de l'avance pour pallier à un "ralentissement innopiné", augmenter le risque de faire une erreur et de perdre l'avantage
Conserver un rythm cool, limiter les risques mais fragile face à un ralentissement, passage au mode "retard" immédiat.
Choix des tajectoires etc etc... donc beaucoup de similitudes simplement en allant travailler..
Et Hop, je viens de racheter une moto et tout revient. Gestion de la trajectoire, rester concentré, donc savoir "ouvrir" (pousser pour le parapentiste) en évaluant le gain par rapport au but et à l'acceptation du risque. S'appliquer sur la technique (pousser le guidon dans la courbe, chassser les fesses, sortir le genoux, rentrer les coudes dans les lignes droites etc...
C'est très senblable dans le schéma:
Je dois partir à l'heure
=>si je suis en retard, je dois partir avec une tactique: Prendre la voie rapide mais encombrée donc dangereuse, je ratrappe vite mais il faut lutter pour prendre de l'avance, avantage, je suis au milieu d'un flot assez porteur très balisé.
prendre les petites routes techniques, moins de monde, trajet plus court, cette option comporte un risque: une personne peut me bloquer suffisement pour me faire perdre l'avantage de cette option (idem pour nous, se retrouver sur un p'tit téton à faire des 8 sur 40m de large avec une voile pas forcément en phase...). Personne qui "balise" le trajet en amont.
Garder le retard en optant pour un trajet évitant tous les pièges.
je suis à l'heure
=>essayer de prendre de l'avance pour pallier à un "ralentissement innopiné", augmenter le risque de faire une erreur et de perdre l'avantage
Conserver un rythm cool, limiter les risques mais fragile face à un ralentissement, passage au mode "retard" immédiat.
Choix des tajectoires etc etc... donc beaucoup de similitudes simplement en allant travailler..
jvduc- Messages : 7
Date d'inscription : 22/03/2008
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